A.A.T. n° 124 Résistance, résistances
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Éditorial
GRÉGOIRE José, pp. III-IV
Articles
LITTLE Ray,
Unités relationnelles entre états du moi et résistance au changement, pp. 1-23
Cet article introduit la notion d’unités relationnelles entre états du moi Enfant et Parent. Lorsque ceux-ci se constituent lors d’un échec relationnel entre l’enfant et les figures parentales, c’est la relation tout entière qui est intériorisée ; par la suite, les états du moi Enfant (le Soi) et Parent (l’autre) demeurent liés par l’affect. Le processus est bilatéral : il ne s’agit pas seulement de l’influence du Parent sur l’Enfant, mais aussi de la « loyauté » (ou fidélité) de ce dernier envers la figure parentale. Le transfert manifeste cette dynamique à deux pôles : il n’est pas une simple répétition, mais une projection dans la relation thérapeutique de dynamiques conflictuelles internes. Cette manière de voir permet de saisir le sens des « résistances » au changement que les unités relationnelles peuvent engendrer : elles sont des extériorisations de dynamiques intrapsychiques, qui deviennent interpersonnelles et sont ainsi susceptibles de changer. L’article énumère les différents facteurs ou processus qui jouent un rôle dans les résistances : les états du moi, la régression, la peur de la répétition du traumatisme, la peur de l’inconnu. Enfin, le thérapeute ne doit pas perdre de vue que toute résistance est aussi une réaction face à son agir, auquel la personne cherche à conférer un sens, ballottée entre la peur de la répétition d’échecs relationnels passés et l’espoir d’une relation vraiment nouvelle.
GUICQUERO Anne-Marie,
Travail avec les résistances, pp. 24-36
L’article décrit le lien étroit qui unit « résistance », mécanismes de défenses et scénario. La résistance est une première ligne de défense qui chez la personne recouvre une partie cachée moins perceptible, et d’ailleurs rarement consciente. L’article rappelle qu’en A.T., la mise en place du scénario se conçoit dans une perspective relationnelle, que Berne a explicité surtout en termes de signes de reconnaissance, tandis que l’approche des bioscénarios l’analyse aussi en termes de structures physiques de personnalité. On accède ainsi à une vision de plusieurs niveaux superposés de défense qui dissimulent la forteresse cachée, mais la révèlent par cela même indirectement. L’article détaille une méthodologie de traitement des résistances et des défenses à travers des images et des objets symboliques. Cette approche se déploie en sept phases : nommer les parties cachées ; décontamination ; travail sur les issues dramatiques de scénario : construction d’un Parent Nourricier bienveillant, et d’un Parent Normatif ferme et OK ; prise de contact libératrice avec les fantasmes destructeurs ; intégration de tous les états du moi.
ALLEYSSON Elyane et VAQUIÉ Dominique,
Résistance : de la psychanalyse à l’analyse transactionnelle, pp. 37-43
Partant du constat que la notion de résistance n’a été que peu élaborée explicitement dans les publications d’A.T., bien qu’elle soit couramment utilisée par les praticiens, l’article en retrace tout d’abord le développement en psychanalyse : les résistances issues du moi (résistance à la levée du refoulement, résistance à la perte des bénéfices secondaires, résistances de transfert), du ça (compulsion de répétition) et du surmoi (culpabilité et auto-punition). Les auteurs rappellent ensuite l’apport de Berne (la position « interventionniste », les jeux psychologiques, la « force d’attraction » du scénario) et, enfin, les réflexions éparses d’autres transactionnalistes (« caresser l’Enfant Rebelle », la résistance comme réaction à la perception d’une menace pour la survie, la résistance à « aller bien » et à affronter l’inconnu, les transactions empathiques).
ALLEYSSON Elyane et VAQUIÉ Dominique,
Le thérapeute face aux manifestations de la résistance, pp. 44-51
L’article débute par l’énumération des résistances « légitimes » du patient.en réaction à une erreur technique ou intersubjective. Vient ensuite la résistance dans le transfert et les réactions contre-transférentielles qu’elle suscite chez le thérapeute : ces réactions l’empêchent d’accueillir la résistance en fonction d’un sentiment d’inconfort, de l’impression d’être démuni, ou de l’impact d’une identification projective. Les options ouvertes par cette perspective sont détaillées dans les cas de différents types de résistances : résistance au changement, au processus, à la dépendance, à la rencontre de soi ou à un travail particulier.
Forums
DIETLIN-GEORGE Ghislaine, Prévenir, guérir, punir, pp.53-55
LE GUERNIC Agnès, Cher Jean-Pierre, pp. 55-56.
SICHEM Véronique, N’y a-t-il que règles et sanctions à donner en réponse à la violence des jeunes ?, pp.56-59.
SEYS Marie-Christine, « Sanctionner sans punir », pp.60-61.
QUAZZA Jean-Pierre, Être efficace, intervenir dans les groupes sociaux, se donner en spectacle…, pp.61-64.